DE HENRI III. [i5j6]                           l3l
furent envoyés vers Monsieur à Moulins, pour lui com­muniquer ce qui avoit été accordé par Ie Roy sur le traité de la pacification.
Au commencement d'avril, les huguenots branque-terent Nevers de trente mil francs, comme ils avoient auparavant branqueté ceux de la Limagne d'Auvergne de cent cinquante mil, et ceux de Rerry de quarante mil (0.
Le 19 d'avril, le duc de Nemours Ca) étant au con­seil au Louvre, entra en hautes paroles avec Beauvais La Nocle, jusqu'à dire que s'il eût été en la place du Roy, il l'auroit envoyé en lieu ou il auroit parlé plus bas. A quoi ledit Beauvais répliqua qu'il étoit bien en la puissance du Roy de le faire; mais que ceux qui lui etoient bons serviteurs ne lui donneroient pas ce con­seil, vû les garands qu'il avoit. « Je ne sçais, dit M. de « Nemours, quels sujets sont que les huguenots; mais « si j'en avois, et qu'ils me parlassent de la façon que « vous parlez au Roy, il n'y auroit garantie qui tînt « que je ne les envoyasse sur l'échaffaut. » Lors Beauvais voulant répliquer, le Roy lui imposa silence, et dit à M. de Nemours : « Mon cousin, s'il y a quelqu'un d'of-« fensé en cette procedure, c'est moi; et toutesfois vous « voyez comme je patiente : mon silence devroit vous
{*) St ceux de Beny de quarante mil : Les assemblées qui se fai­soient pour la trève ne suspendirent pas les hostilités de la part des protestans. Non contens d'avoir tiré de la ville de Dijon deux cent mille livres en contributions, douze mille livres pour la Chartreuse, cent cinquante mille livres pour la Limagne d'Auvergne, quarante mille de ceux du Berri, et trente mille pour-la ville de Nevers, il» surprirent plusieurs forts. — (-) Le dae de Nemours : Jacqeues de Sa voier duc de Nemours, étoit fils de Philippe. Il épousa Anne d'Est, com­tesse de Gisors, veuve de François de Lorraine, duc de Guise.
9-
Digitized by